Le prince de la brume – Carlos Ruiz Zafón

Il y a des livres qu’avant même d’avoir ouvert, on sait qu’ils nous plairont. Le prince de la brume faisait partie de ceux-là, tout simplement parce que j’aime beaucoup Carlos Ruiz Zafon. Ces dernières années, c’est l’un des rares auteurs à avoir vraiment réussi à me transporter, à me faire trembler, à me faire quitter le bureau plus tôt pour  savoir la suite plus vite…

Le prince de la BrumeRésumé éditeur :

1943. Pour fuir la guerre, la famille Carver s’installe dans un village perdu sur la côte. Mais, à peine franchie la porte de la maison, des évènements étranges se produisent.
Avec leur nouvel ami Roland, Alicia et Max Carver vont peu à peu percer les secrets de la vieille demeure et apprendre l’existence d’un certain Caïn, surnommé le Prince de la brume. Un personnage diabolique revenu s’acquitter d’un dette très ancienne…
Voilà les trois enfants lancés à la découverte d’épaves mystérieuses, de statuettes enchantées, de gamins ensorcelés… Une aventure extraordinaire qui changera à jamais leur vie.

Ma p’tite critique :

Le prince de la brume, tout comme Marina qui avait été un énorme coup de coeur, fait partie des « oeuvres de jeunesse » de Carlos Ruiz Zafon. Tous deux avaient à l’origine été écrits et publiés pour un public adolescent. On les trouve toutefois aujourd’hui dans les rayons pour adultes, et c’est tant mieux : ces deux romans font partie de ces oeuvres que l’ont peut lire à tout âge, que l’on percevra sans doute différemment, mais qui nous toucheront toujours.

Les premières pages m’ont un peu désarçonnée, pour une raison peut-être ridicule : ce roman se déroule en Angleterre. Or pour moi, Carlos Ruiz Zafon, c’est l’Espagne. Barcelone surtout, ses ruelles sombres et mystérieuses qui alternent avec ses grandes places noyées de soleil.
Et là, nous voilà sur les plages anglaises. Les vieux et oppressants quartiers espagnols font place à l’océan Atlantique, à ses plages et à ses tempêtes. Cela n’enlève toutefois rien à l’atmosphère fantastique propre à Zafon : les fonds sous-marin sont tout aussi ténébreux que les bas-fonds urbains, et les tempêtes marines tout aussi effrayante que les nuits espagnoles…
De même, alors que les autres romans s’inscrivent dans un contexte d’après-guerre, celui-ci se déroule en 1943, alors que le conflit est encore très présent. Celui-ci n’intervient toutefois pas directement dans le roman, il est seulement présent en toile de fond, comme une menace supplémentaire qui plane sur les héros.

Très vite, des points communs avec Marina sont tout de même apparus. Lorsque le jeune Max visite le jardin aux statues, comment ne pas penser à la serre aux marionnettes? De même lors de la visite au cimetière. Et puis Marina, tout comme Roland dans le Prince de la Brume, ne sont pas vraiment ceux qu’ils semblent être…
Les thèmes abordés sont très semblables également : le désir d’immortalité, le prix à payer pour y accéder, le passage de l’enfance à l’adolescence, voir même à l’âge adulte.

Malgré tout ces points communs, le Prince de la Brume ne vaut pas Marina et encore moins la série du Cimetière des Livres Oubliés. C’est un premier roman, prometteur, avec des qualités qui seront davantage travaillées dans les livres suivants, et quelques défauts. Des incohérences, des raccourcis, des descriptions un peu hâtives. C’est sans doute pour cela qu’il m’a moins fait trembler que les autres.
D’un point de vue littéraire, il n’est pas très abouti. D’un point de vue plaisir en revanche, c’est un roman agréable et rapide à lire, court, accessible à tous. Ce fut donc une lecture agréable, avec suffisamment de suspens pour qu’on ait envie de tourner les pages toujours plus vite, sans jamais s’ennuyer.
Et puis, il est toujours intéressant de lire des premières œuvres quand on connait les suivantes, on peut alors constater l’évolution de l’écriture, le travail sur le style, et c’est vraiment assez flagrant ici.

Ma note : 7/10

A savoir : Le Prince de la Brume est le premier tome d’une trilogie. Il est suivi du Palais de Minuit et des Lumières de septembre.

Une réflexion sur “Le prince de la brume – Carlos Ruiz Zafón

Laisser un commentaire